Projet Place de l'Enfant 2.0 vécu par des stagiaires BAFA

Projet Place de l'Enfant 2.0 vécu par des stagiaires BAFA

DOMBASLE SUR MEURTHE | 23/11/2020

Publié par : Francas540

Ronde de discussion vécue par les stagiaires d'approfondissement BAFA afin de les sensibiliser à l'expression des enfants. Cette discussion tournait autour de l'éducation et de la famille. 

 

Margaux : Je ne suis pas d’accord avec le fait que l’on mette l’éducation dans nos conditions de vie.

 

Sylvie : Je ne suis pas d’accord avec ça. On a besoin de savoir lire, écrire. Est-ce qu’aujourd’hui on peut vivre décemment si on ne sait pas lire ?

 

Margaux : Bah du coup vu que tu parles d’aujourd’hui.. On peut..si l’école n’existerait pas..ah bah si ça marche pas.. mais vu qu’il y en a pas mal des gens qui savent lire et écrire ils peuvent transmettre leur savoir comme ça sans forcément qu’il y ait une institution ou des gens qui travaillent pour ça quoi.

 

Louna : Bah justement c’est une forme d’éducation aussi parce que l’éducation elle se fait pas selon moi que par les institutions, l’école ou tout ça. L’éducation elle se fait dès tout petit donc même si c’est tes parents qui t’apprennent, pour moi même si c’est nos parents qui nous apprennent à lire il y a une éducation et pourtant ce n’est pas fait par une institution. Donc sur ce point là je ne suis pas d’accord avec toi.

 

Pauline : Je te rejoins aussi ça fait une ouverture aussi dans tout ce qui est social et tout. Un enfant qui est petit et qui va rester tout le temps avec ses parents apprendra toujours par rapport à ce que ses parents ont appris déjà avant alors que là quand il va dans une école, il découvre des autres personnes, il découvre des différences et du coup bah ça ouvre l’esprit aussi quoi.

 

Louna : Je trouve qu’il ne faut pas oublier aussi qu’il y a une éducation primaire faite par les parents mais il y a aussi une éducation secondaire faite par l’enfant et l’entourage qu’il choisit, les expériences qu’il se fait à l’école. Et je trouve que c’est fondamental pour l’éducation enfin pour l’évolution faite de l’enfant pour lui même.

 

Sylvie : Je suis d’accord avec toi c’est fondamental et pour moi ça fait effectivement partie des conditions de vie parce que pour être libre, pour être émancipé, pour être autonome il faut avoir reçu une éducation.

 

Louna : Aussi l’éducation c’est fondamental parce que quelqu'un de pas éduqué enfin qui n’a pas les normes plus ou moins sociables je ne pense pas que ça serait facile pour lui de s’intégrer dans la société. Je veux dire quelqu'un qui se trimbale nu dehors je ne pense pas que tu vas lui dire “viens je t’accueille” les bras ouverts tout est normal. C’est une forme d’éducation aussi et c’est super important pour la personne elle-même et puis pour la société aussi.

 

Pauline : L’éducation pour moi ça fait partie des croyances et tout cela. Par exemple je vois les enfants qui sont obligatoirement sans porc. Comment un enfant de 4 ans peut décider si oui ou non il ne peut pas manger par exemple du porc ? Parce que papa et maman ne le mangent pas. Donc est-ce que pour lui ça serait intéressant de pouvoir justement voir d’autres personnes qui mangent du porc pour peut-être changer sa façon de penser parce que c’est dans sa culture ? Ou est-ce qu’il faut obligatoirement qu’il suive ce que ses parents lui disent parce que justement il n’a pas ce recul encore là dessus.

 

Océane : Je rebondis sur ce que Pauline elle dit quand même. Du moment que c’est dans la culture de la famille tu ne peux pas trop lui interdire au niveau de l’éducation si oui ou non il peut manger du porc. C’est pas parce qu’il va voir des enfants en manger et qu’à la maison il en mange pas qu’il va se poser cette question. Enfaite la religion elle est vraiment entre guillemets ancrée dès la naissance et du coup je ne pense pas qu’il changerait sa vision parce qu’il voit d’autres enfants le faire.

 

Margaux : Après je pense que ce n’est pas forcément par rapport à son âge c’est surtout qu’il est trop jeune, il est trop petit pour comprendre enfaite. C’est par le futur il sera libre de choisir lui même s’il décide de continuer ce que ses parents lui ont inculqué ou s’il veut aller voir dans une autre direction.

 

Sylvie : Moi je veux réagir sur un truc que j’ai entendu c’est les “sans porc”. Alors ça, ça me fait sursauter mais d’un point de vue éducatif, je ne suis pas sur autre registre. On ne dit pas les insulines pour des gamins qui ont du diabète de type 2. Jamais on ne va dire les insulines, jamais on ne va dire les sans gluten. Non mais après je connais les déviances et c’est écrit comme ça sur les menus mais d’un point de vue éducatif moi je ne peux pas ne pas réagir, ça me fout dans une colère noire quand j’entends les sans porc, les sans poisson, les sans viande, les sans carotte, les sans petits pois… Non mais on ne va jamais dire les sans carotte ou les sans petits pois donc enfin voilà. Ça rejoint je pense ce que disait Louna tout à l’heure dire qu’à un moment donné ça impact sur les conditions de vie, c'est-à-dire l’apport éducatif y compris ce qui permet le vivre ensemble, les normes sociales et les questions de respect en fonction de l’éducation qu’on a eu ou qu’on n’a pas eu, ça peut impacter sur nos conditions de vie qui ne sont pas que de la réponse à des besoins physiologiques. Les besoins physiologiques c’est boire, manger, dormir etc… Je suis désolée mais…

 

Pauline : Du coup voilà pour me justifier, les sans porc j’ai fais exprès de parler de ça parce que justement ça peut amener à un super débat et je suis complètement d’accord avec ce que j’ai entendu. Par contre sans porc j’ai fais exprès de le redire parce que justement c’est sur les menus et moi ça me choque et vous aussi ça vous choque donc voilà tout simplement.

 

Margaux : Alors maintenant j’ai juste une question. Est-ce qu’on peut se permettre de dire qu’une éducation elle est bonne ou elle est mauvaise ?

 

Louna : Alors, je parle de mon point de vue mais moi je pense que ça dépend de l’éducation que t’as eu de base parce que par exemple t’es dans une famille hyper bourgeoise et tout par exemple toi t’as on va dire une bonne éducation mais pour eux ça sera peut-être mauvais parce que tu n’es pas autant à la hauteur ou des trucs comme ça. Enfaite ça dépend surtout de chaque éducation ou de chaque point de vue je pense qu’il n’y pas d’éducation bonne ou mauvaise selon moi et que ça dépend vraiment de l’éducation que tu as reçu quoi.

 

Sylvie : Je partage ce que dit Louna je pense que chaque acteur éducatif qu’il soit parent, enseignant, animateur, etc.. est convaincu transmettre une bonne éducation que les autres partagent ou moins. Mais après apprécier la qualité de l’éducation c’est aussi en référence à un projet de société, à une conception de la société et de l’être humain. Mais après je ne peux même imaginer qu’un parent dise volontairement je vais inculquer une mauvaise éducation à mon fils, ce n’est pas possible ça enfin bon chacun fait comme il peut donc voilà.

 

Brian : Je reviens sur ce qu’a dis Louna. Une personne pauvre, qu’elle soit noire, blanche ou autres, ce qui compte c’est le respect, tout le monde est pareil quoi, quelque soit l’éducation, on est tous libres et égaux en droit, personne ne doit être raciste ou autres.

 

Pauline : Moi depuis tout à l’heure je vous entend parler de parents, de base et d’enfants et vous associez ça à l’éducation. Donc ça veut dire pour vous que si l’enfant n’a pas de parents dès le début il n’a pas d’éducation ?

 

Louna : Justement ce que je voulais dire c’était qu’il ne faut pas oublier aussi que certains enfants doivent se faire leur éducation eux même pour diverses raisons. Après justement ça dépend du milieu social dans lequel il vit, c’est peut-être dur d’utiliser ce terme de milieu social mais c’est vrai je veux dire que quelqu'un qui vit dans une cité n’aura pas la même éducation faite par lui-même dans son milieu social qu’une personne par exemple qui vit dans des quartiers “bourgeois” ça sera pas du tout pareil. Faut pas oublier que pour l’enfant l’éducation ne se passe pas que par les parents, ça se passe tout autour, il y a plusieurs formes d’éducation, éducation primaire, éducation secondaire et un enfant qui n’a pas de parents il sera obligé de se débrouiller pour avoir une éducation parce que je pense que la vie en société c’est quand même un point fondamental pour l'être humain donc on est obligé de s’adapter.

 

Margaux : Je vais rebondir sur ce que tu as dis. Au début j’ai compris que tu pensais que l’enfant pouvait se faire son éducation seul s’il n’avait pas de parents, s’il n’avait pas de repères enfant en gros. Mais au final, un enfant s’il n’a plus de parents, s’il est orphelin il a quand même des repères il a toujours des personnes extérieures donc il va forcément se référer à quelqu’un, il ne le montrera pas mais il suivra le chemin que cette personne lui montre.

 

Sylvie : Pour éclairer les propos de Pauline, il faut quand même savoir qu’en France, je dis bien en France je n’ai pas les chiffres dans le monde, 93% des enfants vivent avec leurs parents. Non mais je te le dis parce que dans ton propos…enfin je ne veux pas mettre de côté tes propos mais la grande majorité des enfants vivent chez leurs parents ou à défaut chez leurs grands-parents. Voilà c’était juste pour donner des chiffres.

 

Lauriane : Si on parle de famille, pour moi on est pas obligé de vivre forcément avec une famille parce que quand on regarde la réalité, dans les familles y’a toujours des problèmes quoi. Donc soit on ne parle plus à notre père ou à notre mère soit à la grand-mère ou la tante… donc pour moi le mot famille c’est juste un mot dans le dictionnaire mais maintenant je trouve que ça ne veut plus rien dire forcément.

 

Pauline : Je te rejoins là dessus Lauriane, c’est disons que l’on ne choisit pas sa famille, on choisit ses amis, on choisit le chemin qu’on veut emprunter même s’il y a peut-être de l’influence mais on ne choisit pas sa famille ça c’est sûr et il faut faire avec.

 

Margaux : Je ne sais pas si Pauline c’est pareil mais Lauriane enfaite tu étais en train de dire qu’enfaite le concept de famille pour toi c’était juste une étiquette c’est des gens partis tant d’autres.

 

Lauriane : C’est ça.

 

Margaux : Donc tu vis avec eux depuis toute petite et pour toi c’est un peu comme des gens que tu croises dans la rue, enfin tu leurs apportes pas tellement d’importance.

 

Lauriane  : Bah ça dépend quelle famille. Par exemple si je parle de ma mère, de mon père, de mes frères je les côtoie dans la vie de tous les jours. Mais si je parle personnellement pour moi, par exemple ma grand-mère je ne la connais pas, je ne l’ai jamais vu de ma vie enfin je l’ai vu mais j’avais 8 ans donc je n’ai pas de souvenirs avec elle. J’ai des tantes qui habitent dans le sud je ne connais pas leur existence, mes cousines c’est pareil donc pour moi je peux les croiser dans la rue, ils vont peut-être me dire bonjour parce qu’ils m’ont reconnu grâce à des photos mais je vais les regarder et je vais leur dire “t’es qui toi ?”. Enfin c’est ça ce que je veux dire, pour moi ma famille proche proche je leur parle mais y’a certaines familles je ne les connais pas du tout, donc pour moi famille c’est juste un mot pour dire que comme quoi c’est de ma famille mais je ne les porte pas forcément dans mon coeur parce que je ne la connais pas. C’est compliqué à dire…

 

Louna : Moi j’avais pas vu les choses comme elles le disent là donc du coup j’allais dire quelque chose mais…

 

Océane : Tu peux le dire quand même.

 

Louna : Oui mais non… je vais partir dans mon truc.

 

Pauline : Enfaite la famille c’est les racines, donc tu grandis avec mais après du coup tu fais vraiment ton chemin de vie quoi du coup ouais pour moi c’est vraiment une étiquette aussi je te rejoins là dessus. Je vais parler un peu de mon expérience. Par exemple mon ex était serbe et bah les serbes ils sont comme ça (doigts croisés) avec la famille c'est-à-dire que il va se passer quelque chose, la naissance d’un enfant, il y a tout le monde de Serbie qui va venir en France pour faire la fête et tout ça, donc oui de ce côté j’ai découvert ça, que la famille ça pouvait être autant comme ça mais moi j’ai grandis avec l’étiquette de la famille, qui à chacun ses problèmes, dé****** toi avec tes problèmes, et puis vis ta vie parce que de toute façon voilà quoi t’es là, on ne t’as pas choisis et puis voilà quoi faut faire avec.

 

Margaux : Après l’exemple que tu as pris je pense que c’est aussi selon la culture tu vois, c’est surtout ça. En France t’as pas forcément le même concept, t’as pas forcément des familles tout le temps comme ça, t’auras des exceptions, t’en auras qui ne seront pas comme ça. Mais c’est selon surtout la culture et le pays qui accorde enfaite l’importance. Et du coup, j’avais surtout une question parce qu’on parle de famille depuis tout à l’heure mais au final c’est quoi la famille pour vous ? Enfin genre la famille proche, famille éloignées comme tu disais, on se perd un peu, c’est les gens qu’on connaît, qu’on côtoie, qu’on ne côtoie pas etc..

 

Océane : Alors pour moi je pense que la famille c’est vraiment la famille que tu vois au quotidien dès que tu rentres, dès que tu pars, c’est vraiment celle avec qui tu vis quotidiennement de ta naissance jusqu’à ce que tu partes de la maison quoi. Je pense que la famille c’est celle que tu vois, avec qui t’es proche moi je n’inclurai pas une famille si je ne les vois jamais, si je ne les connais pas. Moi j’ai deux belles soeurs je ne les ai jamais vu, je suis tata je ne le sais même pas enfin voilà quoi du coup je ne les inclurai pas dans ma famille.

 

Elisa : Pas forcément parce que moi, pour moi la famille, j’ai une très grande famille, on se réunit de temps en temps pour faire des “cousinades” mais pour moi c’est ma famille même si je les vois que je sais pas tous les 5 ans, pour moi c’est ma famille et ça restera ma famille, parce que chez nous, on est des italiens du coup on est forcément toujours famille famille et c’est la famille avant tout.

 

Louna : Moi je veux dire la famille pour moi c’est la famille mais après c’est chacun sa perception de la famille, je veux dire moi ma grand-mère par exemple elle ne vit pas avec moi pourtant c’est ma famille et je la vois quand je la vois quoi mais bon enfin voilà quoi. Mais aussi pour moi la famille c’est les amis quoi enfin les vrais vrais vrais amis, ceux qu’on peut compter sur les doigts d’une main, qu’on sait qu’ils seront toujours là et pour moi ça aussi ça constitue la famille et je voulais dire aussi que la famille même ceux qu’on ne choisit pas au final pour certains, moi je parle pour mon cas je sais que ce n’est pas le cas de tout le monde, mais je sais qu’on a beau dire ce qu’on veut, on peut s’engueuler avec ou des trucs comme ça au final ça sera toujours vers eux que l’on pourra se retourner en cas de problèmes, tu t’engueules, demain t’as un problème de santé, ta famille elle sera derrière toi et l’engueulade sera mise de côté, c’est surtout ce qu’il y a au fond c’est les rapports qu’il y a entre nous qui fait que c’est de la famille.

 

Lauriane : Bah moi je vous rejoins toutes les deux parce que la famille c’est pas forcément : parents, frères et soeurs. Je vais parler aussi de moi parce que c’est plus concret de parler d’une expérience personnelle, moi par exemple mes grands parents avant le confinement je les voyais quasiment tous les jours, enfin genre pour moi c’est comme mes deuxièmes parents, ma tante c’est pareil, mes cousins pareil. Après ça fait comme ma meilleure amie, pour moi c’est comme ma soeur, on se connait depuis la naissance, sa mère c’est comme ma mère, son frère c’est comme mon frère, donc enfaite on va dire que la famille on peut quand même la choisir mais il y a des gens qui sont dans notre famille que l’on n’aime pas forcément mais on est obligé de faire avec.. malheureusement.

 

Sylvie : Je suis en train de regarder dans le dictionnaire, il y a deux sens à la famille, il y a une définition qui dit que la famille c’est une communauté de personne, un ensemble de personne qui sont réunis par un lien de parenté, qu’on les connaisse ou pas.

 

Margaux : Une étiquette…

 

Sylvie : Non c’est pas une étiquette je veux dire il y a un lien de sang.

 

Margaux : Après chacun donne son opinion personnellement.

 

Sylvie : Oui mais je suis en train de donner les définitions, je vais chercher les définitions. Donc ça c’est une définition c’est l’ensemble des personnes réunies par un lien de parenté, l’autre définition, c’est l’ensemble des personnes qui vivent sous le même toit. Donc dans un sens on est sur une définition euh comment… génitale, je ne sais pas comment on dit, il y a ce qu’on appelle le lien de sang et puis de l’autre il y a le lien sociale et je pense que en fonction de la définition que l’on prend on peut aussi avoir une appréciation différente. Voilà c’était juste parce qu’à un moment donné je crois que c’est intéressant aussi de se dire “on échange sur un sujet mais finalement quelle est la définition indépendamment de toute sensibilité personnelle. J’ai calmé tout le monde quand j’ai donné la définition.

 

Elsa : Non mais pour moi chacun à sa définition vraiment de la famille on peut pas juger les personnes et leurs familles..

 

Sylvie : Ah oui, ah non mais c’est pas un jugement…

 

Elsa : Non non mais je sais mais voilà chacun à son point de vue sur sa famille et va décider en quelque sorte qui est vraiment sa famille.

 

Sylvie : Moi je dirai chacun va définir quel est son périmètre familiale.

 

Elodie : Je sais pas quoi dire, juste que ma famille c’est toute ma vie.

 

Eva : Pour moi la famille c’est de transmettre des connaissances, donc on a sa propre famille mais on va donner sa propre famille après et on peut avoir une famille en tant qu’enfant, comme une famille en étant parent et peut être en fonction du temps on ne côtoiera plus la famille qu’on avait étant enfant à cause de péripéties. Donc enfaite c’est la vie, on se procrée et chacun sa famille, ses ascendants… Pour moi la famille c’est… je sais pas comment l’amener.. mais en soi on a tous une famille peu importe la définition que l’on peut donner mais chacun à une définition différente et c’est grâce à ça quand même que l’on peut amener une définition commune.

 

Océane :Je rebondis sur ce que tu dis, donc pour toi la famille c’est éphémère du coup ça évolue constamment dans le temps c’est ça en gros ?

 

Eva : Oui c’est ça.

 

Océane : Donc en tant qu’enfant tu as une famille avec les parents, tantes… et en tant qu’adulte c’est toi qui te crée ta propre famille.

 

Margaux : Moi je rebondis sur le mot éphémère, c’est surtout que étant enfant tu as une famille, enfin ta famille de base, normal voilà et c’est comme quand on disait ouais est-ce qu’il décide de manger du porc ou non ? C’est que t’arrive à un certain âge et peu importe les problèmes qu’il y a eu, c’est toi qui prend le choix, maintenant t’es amené à faire un choix, tu prends la liberté de dire écoutez moi je pars, pour moi vous n’êtes plus ma famille et voilà. Ou alors tu fais le choix de rester en contact quand même et puis après oui comme tu dis tu peux choisir ta famille, comme Louna a dis, les amis qui sont à tes côtes, ta famille s’agrandit un peu.

 

Louna : Moi je veux dire enfaite je suis d’accord avec toi et à la fois je ne suis pas trop d’accord, ça dépend de la culture. Moi j’ai une amie très proche de moi qui a une certaine culture et elle n’a pas son mot à dire, tant que son père est là elle n’aura jamais son mot à dire et parce que c’est ancré comme ça et ça dépend aussi je pense des cultures.

 

Margaux : Après comme je le disais, ça arrive à un âge où t’es libre, libre à toi de choisir si tu veux sortir de cette culture, ton père il veut pas que tu fasse ça maintenant si t’as 18 ans, t’as tout ce qu’il te faut, t’as un travail tu peux te trouver un logement etc.. Qu’est-ce qui t’empêche de dire à ton père bah voilà moi je ne t’écoute plus voilà tu veux que ça se passe comme ça bah c’est terminé. Après dieu seul sait si le temps reformera les choses mais tu restes libre enfaite.

 

Elisa : Pas forcément parce qu’il y a des cultures où c’est ancré depuis des générations et c’est comme ça. Moi j’ai une fille qui était dans ma classe c’était pareil, c’est tu fais ça, tu fais ça et t’as rien à dire, c’est comme ça et c’est pas autrement.

 

Louna : Je ne sais plus c’est dans quel pays mais y’a des pays où les parents, les grands-parents, les arrières grands-parents, les enfants, les petits enfants ils vivent tous ensemble et c’est comme ça tu vois. Je crois que c’est en Chine ou au Japon je ne sais plus et tu vois il y a de culture où c’est comme ça. Mais moi je suis d’accord parce que j’ai eu aussi cette éducation de la part de mes parents mais si dès tout petit on te dit que tu n’as pas ton mot à dire dans ta tête tu développeras jamais le fait que tu as ton mot à dire. Je veux dire c’est inculqué, c’est ancré en toi et toi te le sais peut-être parce que tu as eu justement cette liberté et il y en a certains qui n’ont pas eu cette liberté et pour eux c’est inconcevable et c’est même normal de ne pas avoir son mot à dire parce que c’est ancré depuis tout petit. Même si moi je suis d’accord avec toi un petit peu quand même.

 

Margaux : Non mais je suis d’accord, c’est ancré si tu veux mais au final comme on disait tout à l’heure il y a des personnes extérieures etc.. T’as toujours une influence des personnes extérieures, de tes amis, tu verras un peu comment eux ça se passe et du coup ça reste quand même libre à toi de choisir ce que tu fais. Je vais prendre un exemple : une jeune fille musulmane, sa religion lui dit non tu ne peux pas te marier avec une personne du même sexe que toi , ça s’est pas vu genre des filles qui le faisait quand même ? Dons elles sont quand même sortie tu vois de leur religion, enfin du concept de la famille qui disait que c’était ça mais elles ont réussi quand même à prendre la liberté.

 

Louna : Du coup je rebondis sur ce que tu dis, je suis d’accord, mais si tout petit on te dit, si je ne suis pas là tu ne feras rien sans moi que tu aies 18 ans, 20 ans si on t’a toujours répété ça dès tout petit tu auras beau avoir tout le monde autour de toi je pense que c’est difficile de sortir de cet engrenage, il y en a qui réussisse c’est vrai mais d’autre non et voilà je suis d’accord parce que j’ai eu la même éducation entre guillemets que toi, je ne sais pas si on peut parler d’éducation mais il y en a c’est pas du tout comme ça et comme je te dis c’st vraiment ancré donc même si tu vois toutes les personnes autour de toi ça paraîtrai normal enfin je pense en tout cas.

 

Pauline : Je suis pas d’accord avec toi Louna, Margaux je te rejoins un peu plus déjà parce que enfaite je pense qu’il y a une certaine peut-être fierté au niveau de la culture et tout ça et du coup la personne n’a peut-être pas envie de perdre cette fierté au niveau de ses parents. Il y a quand même l’influence et tout ça, on a quand même la chance aujourd’hui d’avoir la liberté d’expression, d’avoir une ouverture sur les autres et t’as le choix. Alors est-ce que cette personne elle va pas justement juste choisir de rester avec sa famille et cette culture.

 

Margaux : Moi je pense que du coup c’est plus quelque chose qui relève d’une personne, de la personnalité de la personne, de son mental, de ses épreuves et non de sa culture, forcément ça joue mais je pense que la personnalité joue plus.

 

Louna : La personnalité tu la développe aussi vis-à-vis de ton entourage et moi je suis d’accord avec vous parce que je suis comme ça comme vous mais je veux dire je me mets à la place de quelqu'un d’autre c’est facile de dire qu’on a l’entourage, les amis, l’influence extérieures mais quelqu'un qui ne te laisse pas sortir t’as pas d’influence extérieures, il y a des enfants ils ne sortent pas ils sont enfermés dans la famille et ils vivent que pour la famille et nous on a la chance d’avoir cette liberté et avoir la possibilité de l'avoir tout simplement, mais il y en qu’ils l’ont pas. Certains le savent, moi je suis en études de psychologie et je t’assure que quand c’est ancré dans ta tête c’est super compliqué de s’en sortir, et malheureusement même si c’est dur à dire, il y en a qui s’en sorte et d’autre qui s’en sortiront jamais et c’est ce que je répète depuis tout à l’heure, ça sera normal pour eux que ce soit comme ça et ça changera pas. Pourquoi pour toi quelque chose qui te paraît normal tu t’en sortirai ? Pourquoi ils essayeraient de faire autrement si en plus de ça ils ont pas la liberté de voir comment ça se passe autrement ? Malheureusement ça existe encore.

 

Sylvie : Moi je partage ce que tu dis, je pense que le choix il est relatif, ça dépend en grande partie aussi du modèle éducatif que l’on a reçu. Je vais donner deux extrêmes : quand on est parent on peut se dire mon enfant je vais l’éduquer pour qu’il reste toujours ma propriété et puis l’autre tendance c’est de dire moi j’ai envie d’éduquer mon enfant pour qu’il puisse un jour être autonome et voler de ses propres ailes. On a deux extrêmes et effectivement entre les deux il y a plein de situations possible et je pense qu’on ne s’en sors pas si facilement que ça et c’est pas parce que l’on a 18 ans que l’on peut être libéré d’un certains nombre d’influence qu’on a reçu.

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