Le débat a été construit en s’appuyant sur le questionnaire transmis aux jeunes par les référents de l'école de la 2ème Chance de Saône-et-Loire portée par la Ligue de l'enseignement de Bourgogne Franche-Comté pour recueillir leur expressions sur plusieurs sujets liés à leurs projets professionnels, leur vie actuelle, leurs réflexions sur demain, etc.

Nous avons choisi de poser trois grandes questions :

> quelles sont les conséquences du confinement sur ton projet professionnel, sur ton parcours, sur la réussite de ton projet ? La réussite de ton projet est elle synonyme de meilleures conditions de vie plus tard ? c’est quoi réussir sa vie ?

> les liens sociaux. Est ce que tu as perdu des relations ? qu’est ce qui t’a manqué en terme de lien social ? Est ce que les réseaux sociaux t’ont permis de compenser ?

> un avenir heureux pour toi et le monde, ce serait quoi ? Et quelle serait ta place dans cet avenir ? Quel rôle serais tu prêt à jouer ?

 

Q1/ le projet professionnel, la réussite

A propos de leur projet professionnel, trois types de situations exprimées :

> ceux pour qui le confinement les a « boosté » … prise de recul, se remettre dans la démarche, suivre et réussir des formations à distance, avoir du temps pour écrire ses lettres

> ceux pour qui le confinement n’a pas changé grand-chose … ils ont pu contacter des entreprises, pu écrire leurs lettres, préparer des entretiens, travailler avec les référents

> ceux pour qui le confinement a bousculé leur parcours et leurs démarches … impossible d’aller voir des logements, pas de rendez-vous possible avec les employeurs, entrée en formation repoussée, incertitude sur les prochaines semaines

Un constat partagé par tous les jeunes … l’importance de l’accompagnement individuel par les référents durant la période.

A propos de réussite du projet et son intérêt, plusieurs expressions :

> pour grimper au niveau social … pour ne pas avoir de problème d’argent, pour pouvoir se faire plaisir sans compter, mais avoir de l’argent pour faire des choses avec les autres, pour partager, pour bouger les choses

> pour avoir de l’influence … pour pouvoir bouger des choses

> pour faire ce que l’on aime, vivre de sa passion … impossible de vivre et de travailler dans un domaine que je n’aime pas, il faut aimer son métier pour être motivé

Et du coup, est arrivé la notion de « sacrifices » (citée par plusieurs) : il y a des petits sacrifices que l’on peut faire pour avancer, pour avoir mieux après, pour obtenir ce que l’on veut. Un exemple de petit sacrifice … économiser de l’argent pour avoir plus grand après. Il y a des sacrifices qui ne peuvent pas être acceptables … ce qui touche à son intégrité physique, à sa famille, aux relations humaines (difficile de rester dans un travail si on a des collègues pas recommandables)

 

Q2/ Pour revenir sur la période de confinement, et notamment des liens sociaux

Leurs souvenirs qui resteront de cette période : vivre à n’importe quelle heure, faire ce que je veux quand je veux, le confort, regarder sans limite mes séries ou jouer aux jeux vidéos sans limite

Ce qui m’a le plus manqué … la vie sociale. Chacun à sa manière … les relations familiales, avec les copains/copines, les magasins. Même les réseaux sociaux n’ont pas permis de compenser … notamment le manque de présence physique des relations humaines

Mais le confinement n’a pas développé les relations. Les personnes avec lesquelles ils étaient déjà en lien sont restées les mêmes. Pour une, cela a même permis de stopper des relations avec des personnes « nocives » pour elle.

Un souvenir heureux (réponse obligatoire pour tous, y compris les adultes) :

> rester avec ma tante

> se coucher à n’importe quelle heure

> ne pas être avec ma sœur

> réussir une formation et obtenir un diplôme à distance

> faire un gâteau raté

> jouer sans compter aux jeux vidéos avec un ami

> faire du sport chez soi

> jouer toute la nuit

> battre les référents à un jeu en ligne

> réussir les rouleaux de printemps

> avoir du temps

> être avec mes enfants

> entendre les oiseaux

> dormir

Par contre plusieurs ont évoqué leurs anniversaires en confinement … pas forcément très sympa et apprécié

 

Q3/ l’avenir pour eux et le monde

Un avenir pour eux … une situation en famille, avec des moyens matériels confortables … emploi stable, maison, famille, métier que l’on aime … être « posé »

Un avenir pour le monde … plus solidaire, plus respectueux de la nature et de l’environnement, plus respectueux des règles liées à l’environnement, aider les autres

Quelle place dans cet avenir ? Ils expriment tous des difficultés à s’engager, à penser qu’ils puissent être « influents », des peurs de ne pas avoir les capacités pour faire bouger les choses. Ils disent tous que c’est difficile de représenter les autres, d’agir pour le collectif sans penser à soi en premier.

Par rapport à la politique et à leur rôle en tant qu’habitant … ils pensent tous que les "politiques du haut" devraient plus donner l’exemple, qu’ils devraient impulser. Ils ne voient pas bien comment un individu pourrait faire évoluer des comportements et des idées. Quel pouvoir puis je avoir ?